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Faut-il faire appel à un agent immobilier ou vendre seul ?

Vendre son bien en Belgique : un parcours semé d’embûches ou une opportunité d’économies ?
8 mai 2025 par
Walther Herman
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Selon Statbel, près de 16 % des vendeurs de biens résidentiels en Wallonie ont tenté une vente sans passer par une agence en 2023. Un chiffre en légère hausse, qui témoigne d’une volonté croissante de certains propriétaires de maximiser leurs bénéfices... quitte à prendre quelques risques.

Mais est-ce vraiment rentable de se passer d’un agent immobilier ? Entre réglementation belge, complexité administrative, négociation avec les acheteurs et exposition médiatique, la décision mérite réflexion. Car vendre un bien, ce n’est pas seulement publier une annonce sur Immoweb : c’est gérer un processus juridique, émotionnel et commercial.

Alors, faire appel à un professionnel ou se lancer seul dans l’arène immobilière ? Cet article vous donne les clés pour trancher, chiffres et sources officielles à l’appui.


Faire appel à un agent immobilier : expertise, visibilité et sécurité

La vente immobilière en Belgique est encadrée par une législation stricte. L’agent immobilier agréé IPI (Institut Professionnel des Agents Immobiliers) a l’obligation de respecter un code déontologique, ce qui assure un certain niveau de compétence et de transparence pour le vendeur.

Avantage n°1 : une meilleure estimation du prix de vente

Selon une étude menée par la Fédération des Notaires (Fednot), 68 % des biens vendus via une agence sont estimés plus justement que ceux vendus en direct. Cela permet de limiter les marges de négociation et d’écourter les délais de vente. Une bonne estimation se base sur des données locales (prix au mètre carré, caractéristiques du quartier, tendances du marché), souvent inaccessibles aux particuliers.

Avantage n°2 : une diffusion professionnelle

Les agences diffusent les annonces sur les plus grands portails belges (Immoweb, Zimmo, Logic-Immo), souvent avec des outils premium inaccessibles aux particuliers. Elles investissent aussi dans la photographie immobilière, la rédaction SEO, les visites virtuelles et les réseaux sociaux, ce qui augmente drastiquement la visibilité du bien.

Avantage n°3 : un accompagnement juridique et administratif

Certificats PEB, conformité électrique, actes notariés, compromis de vente… Le jargon juridique peut devenir un casse-tête. L’agent immobilier sécurise la transaction, coordonne avec le notaire et réduit les risques de litiges post-vente.

💡 À noter : en Belgique, les frais d’agence sont généralement de 3 à 4 % du prix de vente. Ces honoraires sont négociables, mais ils incluent une prestation complète.


Vendre seul son bien : une économie risquée, mais possible

De nombreux propriétaires choisissent de vendre sans agence en Belgique, motivés par la volonté d’éviter les commissions. Mais attention, les économies apparentes peuvent se transformer en perte de temps… ou d’argent.

Limite n°1 : une surestimation fréquente du bien

Une analyse de Statbel (2023) montre que les biens vendus sans intermédiaire mettent en moyenne 27 jours de plus à se vendre. En cause : une tendance à surestimer le bien, par attachement personnel ou par manque de données de comparaison.

Limite n°2 : moins de visibilité, moins d’acheteurs

Un particulier peut publier sur Immoweb, mais l’accès aux options professionnelles (mise en avant, photos HDR, visibilité ciblée) est limité. Résultat : l’annonce se perd dans la masse. Le bouche-à-oreille local ou les réseaux sociaux personnels ne suffisent plus dans un marché concurrentiel.

Limite n°3 : un processus juridique complexe

Même si le compromis est souvent rédigé par le notaire, il revient au vendeur de réunir les documents nécessaires, parfois dans des délais courts (PEB, contrôle électricité, certificat d’urbanisme, etc.). Une erreur ou un oubli peut entraîner un retard de vente, voire une annulation.

✅ Bon à savoir : certains vendeurs choisissent une voie intermédiaire — le coaching immobilier — pour bénéficier de conseils tout en gardant la main sur la vente.


Quel est le profil type du vendeur sans agence en Belgique ?

Le SPF Économie a publié une analyse en 2022 sur les comportements des vendeurs particuliers. Il en ressort que les propriétaires qui vendent seuls sont souvent :

  • âgés de 35 à 50 ans,
  • diplômés de l’enseignement supérieur,
  • situés en milieu semi-urbain (ex. : communes comme Sambreville, Floreffe ou Gembloux),
  • expérimentés (ils ont déjà vendu au moins un bien).

Ils sont motivés par l’envie d’économiser les frais d’agence, mais également par le désir de garder le contrôle sur le processus de vente.

Cependant, 44 % d’entre eux affirment avoir sous-estimé la charge mentale et le temps requis pour mener la transaction à terme (source : SPF Économie, rapport 2022 sur la satisfaction immobilière).


Comparatif : agence ou vente directe ?
Critère
Vente avec agenceVente en direct
Estimation du prixProfessionnelle et documentéeSubjective
Visibilité de l’annonceMaximale (plateformes pro + réseaux)Moyenne (Immoweb + bouche-à-oreille)
Gestion des visitesFiltrage des profils, organisationÀ la charge du vendeur
Sécurité juridiqueAccompagnement completÀ gérer seul avec le notaire
Temps requisModéréÉlevé
Frais3,63% TVAC du prix de vente0 € (hors frais notariaux)


La vente d’un bien immobilier en Belgique est une opération stratégique, qui demande de la rigueur, du temps et des compétences multiples. Faire appel à un agent immobilier offre un cadre rassurant, une visibilité maximale et une gestion fluide, mais à un coût. Vendre seul peut s’avérer rentable si vous êtes méthodique, bien informé et disponible.

👉 Vous hésitez encore ? Faites appel à un professionnel pour une estimation gratuite et sans engagement. Cela vous permettra de prendre une décision éclairée, en toute sérénité.

Walther Herman 8 mai 2025
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