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Quand doit-on payer une taxe sur la plus-value en Belgique ?

Que vous soyez propriétaire, investisseur ou futur vendeur, comprenez vos obligations fiscales en matière de plus-value immobilière.
15 mai 2025 par
Walther Herman
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Vendre un bien immobilier peut représenter une belle opportunité financière, notamment lorsque la valeur de revente est supérieure au prix d’achat. Mais attention : en Belgique, certaines ventes immobilières peuvent être soumises à une taxe sur la plus-value. Connaître les cas dans lesquels cette taxation s’applique est essentiel pour éviter les mauvaises surprises et anticiper correctement les coûts liés à la vente. Dans cet article, nous allons vous expliquer, de manière claire et structurée, dans quelles situations la plus-value immobilière est taxée en Belgique, comment elle est calculée, et quelles sont les exonérations prévues par la législation fiscale. Que vous soyez propriétaire, investisseur ou futur vendeur, cet article vous donnera une vue d’ensemble complète pour comprendre vos obligations fiscales en matière de plus-value immobilière.


1. Qu’est-ce qu’une plus-value immobilière ?

La plus-value immobilière est la différence entre le prix de vente d’un bien immobilier et son prix d’achat, après déduction des frais éventuels (notamment frais de notaire, travaux, droits d’enregistrement, etc.). Si cette différence est positive, elle constitue une plus-value. En Belgique, les plus-values immobilières ne sont pas systématiquement taxées, car la fiscalité sur les revenus du capital est fondée sur le principe du "revenu normal" et non des gains spéculatifs, sauf dans certaines situations bien précises que nous allons détailler.


2. Dans quels cas la taxe sur la plus-value immobilière s’applique-t-elle ?

a) Vente d’un bien immobilier bâti (maison, appartement, immeuble…)

  • Si vous vendez un bien immobilier bâti dans les 5 ans suivant son acquisition, la plus-value peut être taxée à 16,5 % (hors additionnels communaux).
  • Ce délai est porté à 8 ans si le bien a été acquis à titre gratuit (donation) depuis le 1er janvier 2022. Si la vente intervient dans les 5 ans suivant la date d'acquisition à titre onéreux, la taxation s’applique également.

Exceptions :

  • Si le bien concerné est votre habitation propre et principale, vous êtes exonéré de taxation, quelle que soit la date de revente.
  • Si vous avez occupé le bien en tant que résidence principale pendant au moins 12 mois, même si la vente a lieu dans les 5 ans, la plus-value ne sera pas taxée.
  • Si la vente est réalisée après 5 ans (ou 8 ans en cas de donation récente), il n’y a plus de taxation.

b) Vente d’un terrain à bâtir

La fiscalité est plus stricte pour les terrains :

  • Si vous revendez un terrain dans les 5 ans suivant son acquisition, la plus-value est taxée à 33 %.
  • Si vous revendez entre la 5e et la 8e année, le taux est abaissé à 16,5 %.
  • Passé un délai de 8 ans, aucune taxe ne s’applique.

Exception notable : Il n’existe pas d’exonération liée à l’occupation ou à la nature du terrain, contrairement aux habitations. Même si vous occupez le terrain, vous restez imposable dans les délais précités.


3. Comment la plus-value est-elle calculée ?

La plus-value imposable est calculée de la manière suivante :

Prix de vente

Prix d’achat (indexé à l’inflation)

Frais réels (notaire, droits d’enregistrement, frais d’acte, travaux, etc.)

= Plus-value imposable

Exemple :

  • Achat d’un terrain en 2020 pour 80.000 €
  • Frais : 10.000 €
  • Revente en 2024 pour 150.000 €


👉 Plus-value brute : 150.000 € – (80.000 € + 10.000 €) = 60.000 €

👉 Taxation : 60.000 € x 33 % = 19.800 € de taxe

L’indice santé est utilisé pour indexer le prix d’achat afin de neutraliser l’effet de l’inflation. Ce mécanisme permet d’imposer uniquement le gain réel, net de l’érosion monétaire.


4. Qui est concerné par cette taxation ?

Ce sont les particuliers qui sont principalement visés par la taxation des plus-values. En effet, les professionnels de l’immobilier (marchands de biens, promoteurs) relèvent d’une fiscalité différente : ils déclarent ces revenus comme bénéfices professionnels soumis à l’impôt des personnes physiques ou à l’impôt des sociétés. À noter aussi : si l’administration fiscale considère que vous réalisez des opérations spéculatives fréquentes, elle pourrait requalifier vos activités en activité professionnelle occulte, même si vous êtes un particulier.


5. Quelles sont les exonérations possibles ?

La législation belge prévoit plusieurs cas d’exonération :

  • Résidence principale : si vous vendez un bien qui constitue votre résidence principale au moment de la vente, aucune taxe n’est due, quel que soit le délai entre achat et revente.
  • Biens détenus depuis plus de 5 ans (ou 8 ans pour les terrains ou donations récentes) : exonération totale.
  • Vente dans le cadre d’un héritage : en cas de succession, aucune taxe sur la plus-value n’est appliquée, même si vous vendez peu de temps après avoir hérité.
  • Don manuel ou donation notariée vieille de plus de 3 ans : en cas de donation, si le donateur décède dans les 3 ans (ou 5 ans en Wallonie à partir du 1er mai 2025), les droits de succession peuvent s’appliquer. Mais la plus-value, elle, est exonérée après 8 ans.


6. Et au niveau régional ?

La taxation des plus-values immobilières est compétence fédérale. Elle est donc la même en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre, contrairement aux droits d’enregistrement ou aux droits de succession, qui varient d’une région à l’autre.


La Belgique n’applique pas de taxe systématique sur la plus-value immobilière, ce qui en fait un système relativement favorable pour les particuliers. Toutefois, certaines situations bien définies peuvent entraîner une taxation importante, notamment lors de la revente rapide d’un terrain ou d’un bien immobilier.

Pour éviter les mauvaises surprises :

  • Anticipez la durée de détention du bien ;
  • Gardez toutes les preuves de vos frais (factures, actes, attestations) ;
  • Consultez un notaire ou un fiscaliste en cas de doute, surtout si vous avez reçu un bien par donation ou succession ;

Enfin, rappelez-vous que la résidence principale bénéficie d’une exonération totale, ce qui reste un avantage fiscal majeur pour de nombreux propriétaires belges.

Walther Herman 15 mai 2025
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